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Coronavirus : "un manque de prudence revient à « tenter Dieu »"

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D'Héloïse de Neuville sur le site du journal La Croix :

Coronavirus : « soumission », « manque de foi », la mise au point de l’évêque de Vannes

Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, a répondu à plusieurs questions de fidèles, suite à l’interdiction de toutes messes publiques dans son diocèse, pour empêcher la propagation du coronavirus. Il appelle les catholiques à ne pas opposer loi temporelle et divine, affirmant même qu’un manque de prudence revient à « tenter Dieu ».

12/03/2020

Mgr Raymond Centène met d’abord en garde contre la tentation de créer un affrontement artificiel entre les commandements de l’Église et les autorités temporelles.BRUNO LEVY/CIRIC

« Excès de zèle », « manque de foi », « tiédeur »… Dans un texte publié sur le site de son diocèse, l’évêque de Vannes, Mgr Raymond Centène répond aux critiques de fidèles, qui, pour certains, se sont interrogés sur le bien-fondé de sa décision d’interdire toutes messes publiques dans le diocèse de Vannes.

Mgr Raymond Centène met d’abord en garde contre la tentation de créer un affrontement artificiel entre les commandements de l’Église et les autorités temporelles : « L’obéissance aux lois qui organisent la Cité n’est pas une concession faite par mollesse, elle est un devoir de la part du chrétien », certifie l’évêque de Vannes, dont le diocèse localisé dans le département du Morbihan, constitue l’un des trois foyers épidémiques du territoire français.

« Les virus ne se désactivent en entrant dans une église »

Une obéissance qui ne s’oppose en rien, précise l’évêque, aux recommandations de Saint Pierre sur la nécessité « d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». « Il faut bien distinguer ce qui relève de l’objection de conscience qui pourrait compromettre le plan de Dieu » et ce qui concerne l’obéissance à « des lois visant le maintien de la santé publique ».

Il alerte donc les catholiques contre des analogies douteuses, comme la volonté de s’inspirer de la résistance des martyrs en temps d’épreuve. « Leur témoignage s’est fait au prix de leur propre vie et pas au péril de la santé et de la vie de leur prochain », objecte l’évêque de Vannes, qui recommande de régler son comportement selon le principe de saint Ignace, soit « agir comme si tout dépendait de nous et prier en sachant que tout dépend de Dieu ».

La tentation du « fidéisme »

C’est bien les vertus de « charité » et de « prudence » qui doivent prévaloir en ces temps d’épidémie, notamment sur la question de la tenue des messes et de l’accès à l’eucharistie. Rappelant qu’un sacrement n’est jamais « un dû » qu’un fidèle pourrait revendiquer « au mépris de la charité », il poursuit : « Nous ne pouvons pas demander à Dieu de réaliser un miracle permanent pour pallier nos manques de prudence. Les virus ne se désactivent pas plus en entrant dans une église catholique qu’ils ne le font en entrant dans un temple protestant », explique l’évêque, qui réprouve là une forme de providentialisme. Oui, il est possible d’être contaminé par une hostie consacrée, dont la matière « reste soumise aux lois de la nature », rappelle l’évêque.

Pire, pour Mgr Centène, le manque de prudence pourrait s’assimiler à « tenter Dieu ». Il prend pour exemple l’Évangile du premier dimanche de Carême, qui fait le récit de des tentations de Jésus. Sommé par le diable de se jeter du haut du temple au motif que Dieu enverrait son ange « pour que son pied ne heurte les pierres », Jésus a répondu : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu », cite l’évêque, qui tranche à la lumière du texte biblique : « Prier pour avoir la santé sans prendre aucune précaution pour empêcher la maladie de s’étendre, ce n’est pas de la foi, c’est du fidéisme ».

Pour les fidèles, qui s’inquiéteraient de ne plus pouvoir se rendre à la messe, il tient à les rassurer : l’obligation de participer à l’office du dimanche est un commandement de l’Église qui peut, en constatant des cas d’impossibilité ou d’épreuve, en donner temporairement dispense.

Commentaires

  • Si les martyrs des premiers siècles avaient suivi les opinions de Mgr Centène (souvent mieux inspiré), ils auraient accepté les injonctions du pouvoir politique romain et fait brûler ces quelques grains d'encens en l'honneur de l'empereur : on ne leur en demandait pas plus. Que de bains de sang évités ! Quelle tranquillité !

    Dans son épître aux Romains, si S. Paul recommande aux croyants d'être des citoyens "soumis" aux pouvoirs légitimes de l'Etat (ils ne sont ni révolutionnaires ni sectaires), leur liberté de conscience reste sauve quant aux questions religieuses. C'est ce qui leur vaudra souvent de mourir martyrs.

    Les fausses prudences de Mgr dissimulent mal un affaissement de la foi, quoi qu'il en dise. Les pasteurs N'ONT PAS LE DROIT de priver les brebis de leur nourriture spirituelle ! Il s'agit clairement d'un abus de pouvoir !
    A l'heure où le pape ne cesse de dénoncer les dérives du cléricalisme, voilà qui est d'une cinglante ironie...

    De simples mesures de bon sens auraient pu suffire en l'occurrence :
    - les fidèles se tiennent à un ou deux mètres de distance dans l'église (ce qui se fait souvent spontanément) sur les bancs et pendant la procession de communion
    - pas de serrements de mains
    - communion directement sur la langue (bien plus hygiénique que les mains, qui ont touché la porte d'entrée, feuilleté les livrets, touché les bancs, etc.).

    Jamais dans l'histoire de l'Eglise, les fidèles n'ont été privé d'eucharistie, ni pendant les épidémies de peste et de choléra, ni pendant les invasions, occupations militaires, guerres, famines... !

    Ce qui arrive ici est unique et proprement scandaleux alors que c'est justement MAINTENANT que les fidèles auraient besoin des "secours de la religion" comme on disait autrefois.
    Pour paraphraser Péguy, on pourrait dire que les clercs ont les mains propres... comme Ponce Pilate !
    Mais Dieu demandera des comptes aux apostats.

  • Vous êtes vous seulement demandé si les évêques ne voulaient pas protéger leurs prêtres âgés ? D'autre part lors des grandes épidémies passées rien n'a été interdit et ça a donné des millions de morts ...ici le proverbe aide toi et le ciel t'aidera n'est pas vain ...
    Les soignants et les sécurisants et les aumôniers ( il y des siècles c'étaient des institutions religieuses) seront les martyrs de demain alors même si d'aucuns diront que c'est leur boulot ne leur en mettez pas plus sur les bras si avec 1 ou 2 mois de prudence on peut éviter le pire ...
    La communion de désir c'est une réalité et c'est peut-être ça notre carême !!! Pour mieux apprécier Pâques...

  • Foi et raison ! "Va, ta foi t'as sauvé !" (Lc 7/19, Lc 7/50, Mc 5/34, Mc 10/52, Mt 8/13)
    C'est la foi qui sauve ! Mais quelle foi ? En qui, en quoi et pourquoi ? Et de quoi sauve-t-elle ?
    On doit se poser la question de savoir si la foi sans la raison est plus authentique que la raison sans la foi.
    Mt 27/42 : "Il en a sauvé d'autres et il ne peut se sauver lui-même ! Il est roi d'Israël : qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui !"
    Même les preuves les plus rationnelles ne sont pas suffisantes pour convaincre celui qui n’a pas de raisons profonde de croire et qui s’en cherche plutôt pour ne pas croire. Car « Mon royaume n’st pas de ce monde ! » - « Il te faut renaître à nouveau ! «
    On a déjà connu de braves catholiques qui, circulant en voiture, se croyaient dispensés de passer leur ceinture de sécurité parce qu'ils priaient leur ange gardien de les protéger de tout danger. Heureusement, très rares sont ceux d'entre eux qui avançaient les mêmes raisons pour ne pas prendre une assurance véhicule ou pour se permettre de "rouler à l'alcool éthylique".
    Ni la Sainte Eucharistie ni les anges gardiens ne sont des "talismans" qui protègent systématiquement de tous les dangers terrestres. Les propos et dispositions formulés par Mgr Centènes ne relève certainement pas de l’apostasie. Ils s’inspirent d’ailleurs de ceux de la CDF qui suggèrent aux personnes de 70 ans de ne pas assister aux assemblées dominicales dont elles constituent souvent la majeur partie des participants.
    http://www.belgicatho.be/archive/2020/03/13/en-france-les-messes-sont-maintenues-et-les-eveques-preconis-6219828.html
    Et certainement que l’exemple du pape doit aussi inspirer les évêques : il essaye de ne contaminer personne (du moins pour le COVID 19) et il tente aussi de ne pas se laisser contaminer (du moins aussi par le COVID 19).

    C'est pour sauver sa foi en la sainte Eucharistie que le jeune St Tarcisius a choisi de protéger les saintes Hosties qu'il portait sur lui, jusqu'à en perdre sa vie mais sans nullement engager celle des autres. Est-ce vraiment ce qu'on veut encore exprimer aujourd'hui lorsqu'on déplore les mesures préconisées ? Combien sont-ils encore qui s'approchent de la Sainte Eucharistie dans la conscience de l'immensité de sa réalité ?
    Certainement pas le grand nombre qui, depuis quatre ans presque, acceptent ou soutiennent et mettent en pratique l'application pastorale (sacrilège) de la note de bas de page n° 351 de l'exhortation post synodale "Amoris Laetitia " du 16.04.2016. La presque absence de réactions dans la suite des « dubia » et de la « correctio filialis » le révèle en suffisance C’est étrange, on ne soulève plus du tout ce problème comme s’il n’avait jamais existé ! C’est évidemment par là qu’il faudrait commencer si on veut améliorer la situation.
    Certainement plus ceux qui, depuis autant d'années, ont fait ce qu ils pouvaient pour s'opposer à l'esprit d'abolition du sacrifice perpétuel. Et, dans la présente terrible épreuve, on doit quand admirer et soutenir certaines initiatives dignes de foi et sans danger en souhaitant de les voir se propager :
    https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=889658
    https://gloria.tv/post/yJZSyZwDBjBN2kvg7hZPGp4zU
    Et la TSV Marie a bien dit à Fatima qu'il nous resterait toujours le chapelet.

    En ces derniers temps, la célébration de la Sainte Eucharistie a été bien plus compromise par les dispositions plus graves du "virus" de l'apostasie que par les restrictions suscitées par le Covid 19.
    Comment donc le Ciel pourrait-il exaucer les prières que nous lui adressons si, en même temps, nous ignorons, méprisons, rejetons et piétinons les moyens que ce même Ciel nous a donnés au travers des "deux témoins " qui ont défendu la Sainte Eucharistie pour qu'on n'en fasse pas un simple badge d'intégration ?
    Ap 11/3-4 : "Mais je donnerai à mes deux témoins de prophétiser pendant mille deux cent soixante jours, revêtus de sacs. Ce sont les deux oliviers et les deux flambeaux qui se tiennent devant le Maître de la terre."

    On peut supposer qu'en réponse à nos prières, Dieu nous demande d'abord : "Qu'avez-vous fait de moi ? Qu'avez-vous fait de ma Sainte Eucharistie ? Qu'avez-vous fait de mes "deux témoins " qui l'ont défendue, bec et ongles ? » Qui va accepter de nous donner une réponse authentique ?
    Est-ce qu on peut vraiment prétendre encore croire en la Sainte Eucharistie après avoir bafoué, piétiné, tourner en dérision le témoignage de ces "deux témoins " ? Et quels sont ceux qui les ont soutenus défendus ?

    C'était facile, depuis quatre ans de se moquer de tout, de la Vérité autant que de ses témoins et de la réalité. Evidement, très peu ont bien compris :
    Ap 11/5-6 : « Si l'on s'avisait de les malmener, un feu jaillirait de leur bouche pour dévorer leurs ennemis ; oui, qui s'aviserait de les malmener, c'est ainsi qu'il lui faudrait périr. Ils ont pouvoir de clore le ciel afin que nulle pluie ne tombe durant le temps de leur mission ; ils ont aussi pouvoir sur les eaux, de les changer en sang, et pouvoir de frapper la terre de mille fléaux, aussi souvent qu'ils le voudront."

    Et bien, en quelques semaines, tout s'est étrangement renversé, on n'a plus vraiment envie de rigoler, de s'amuser, de se moquer de tout, mais plutôt d'accepter n'importe quoi qui semble salutaire. Certainement que les âmes raisonnables vont commencer à comprendre, à réaliser, à remettre "l'Église au milieu du village", l'Église au milieu de l'humanité, la vérité au-dessus du mensonge et la réalité au-dessus de l'illusion. Il est un peu trop tard mais jamais pour bien faire.
    Mais dans la suite de Ap 11/3-6, les résultats de tout ce qu'on entreprend ne pourront être manifestes que lorsqu'on reconnaîtra et valorisera le témoignage des "deux témoins " selon ce qu'il est écrit :
    Ap 11/11 : "Mais, passé les trois jours et demi, Dieu leur infusa un souffle de vie qui les remit sur pieds, au grand effroi de ceux qui les regardaient."
    Dans combien de temps ? Certainement que le saint-père Benoît XVI le sait très bien.

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